Un sanctuaire mérovingien dans une villa gallo-romaine
Entre Langres, capitale des Lingons et le sanctuaire thermal de Bourbonne-les-Bains, le site archéologique d’Andilly-en-Bassigny est bien connu pour les restes d’une villa gallo-romaine construite au cours du 1er siècle après J.-C. Ici un large pan de notre histoire est lisible dans les strates des différentes occupations du site. Implantée à proximité des voies romaines, à flanc de colline, la villa comprend un grand domaine agricole agrémenté d’une vaste habitation, de thermes et de jardins. Elle succède très probablement à un domaine gaulois d’importance. Au cours du second siècle, les remaniements et agrandissements du site suggèrent une prospérité remarquable de l’exploitation, manifeste par la richesse de la décoration de la partie résidentielle.
L’histoire du site ne s’arrête pas là… Plus d’un siècle après son abandon, une nécropole mérovingienne s’y implante et on décompte aujourd’hui une centaine de tombes sur les ruines de la villa (fin 6e, début 7e siècle), un sanctuaire imposant de l’époque Mérovingienne. Les modes d’inhumation sont variés : sépultures en pleine terre, fosses bordées de pierres ou creusées dans les sols de la villa, corps déposés dans des cercueils de bois ou entre des planches. Les sarcophages, courants à cette époque, ne semblent pas avoir été utilisés ici. Les Mérovingiens déposent des offrandes dans les tombes et orientent les morts face au soleil levant. Ils sont enterrés habillés et l’on retrouve de nombreux objets lors des fouilles.
Il était nécessaire de valoriser le sanctuaire et les recherches des archéologues sur le sujet dans le parcours du visiteur. Comment “superposer” les époques et ne pas nuire à la médiation propre à l’époque gallo-romaine ? Comment révéler l’importance de ce sanctuaire ? Claire Serrano, responsable du site au Conseil départemental de la Haute-Marne, a imaginé un sytème signalétique au sol qui pointe les tombes identifiées. Nous avons proposé la création d’un motif et la fabrication de clous de jalonnement à piquer dans le sol.
Il était également nécessaire d’évoquer une tombe mérovingienne. C’est la tombe 115 (une sorte de soldat inconnu avant l’heure…) qui a été mise en valeur. A son emplacement exacte, on a placé une stèle réalisée en métal laqué imprimé qui représente le corps du défunt à l’échelle 1. Ce relevé archéologique est accompagné d’un texte de médiation.
Partez à la découverte des trésors de la Haute-Marne… un département qui “respire… et inspire !”*
*Campagne de communication 2020 du département
